23/09/2016

POURQUOI COURIR AU SEUIL


Courir au seuil ? Cette expression ne vous dit peut-être pas grand chose mais elle est loin d’être inconnue des runners. Pour mieux comprendre sa définition et son utilité, Ilosport vous propose de découvrir les spécificités de cette manière de courir.

Néophytes ou runners confirmés, nombreux sont ceux qui ne maîtrisent pas le terme courir au seuil. Course à l’allure d’un marathon pour les uns, allure d’un semi-marathon ou de VMA pour les autres, la notion demeure encore floue.

Qu’est-ce que le seuil ?

Théoriquement, il existe deux seuils : l’aérobie qui correspond généralement à 70 % de la Fréquence Cardiaque Maximale (FCM) et l’anaérobie qui peut se traduire grossièrement par 90 % de la FCM. L’anaérobie, dont l’allure est beaucoup plus soutenue qu’en aérobie, est considérée comme la limite au-delà de laquelle l’organisme n’est plus capable d’équilibrer le taux d’acide lactique dans le corps. Autrement dit, l’anaérobie correspond à la phase où l’organisme rompt l’équilibre entre l’apport et la dette d’oxygène, où le coureur est à la limite du stade de la résistance. Courir au seuil indique donc l’allure adoptée par un coureur lorsqu’il est à la limite de basculer vers sa FCM (une allure très élevée) ou vers une allure de footing confortable. Il s’agit donc d’une course intermédiaire (entre l'aérobie et l'anaérobie).

L’importance de courir au seuil

L’objectif de courir au seuil est d’habituer l’organisme à supporter un certain degré d’inconfort dans le but d’améliorer le mécanisme de recyclage de l’acide lactique puis l’entraîner à produire moins de déchets pour le même effort. Ainsi, les muscles vont mieux gérer leurs réserves en sucres et maintenir une qualité d’effort accrue dans le temps. Autrement dit, il s’agit d’apprendre à l’organisme à fournir une plus grande quantité d’oxygène aux muscles. « Le seuil force à sortir d’un rythme de confort qui empêche la progression. Pour tous sportifs, débutants ou professionnels, le travail de seuil va permettre d’augmenter et varier les allures durant un footing de manière à progresser et à habituer son corps à ces changements d’allure. Il aide à améliorer l’endurance mais aussi la vitesse », garantit Nordine Smaïl, triple champion de France de cross court. Courir au seuil est également bénéfique au niveau de l’aspect mental car ce type de course force le pratiquant à puiser dans ses ressources physiques mais aussi mentales.

Entraînement et précautions

Pour vous entraîner à courir au seuil, débutez par vingt minutes d’échauffement (jogging à allure confortable) minimum en augmentant progressivement la cadence pour faire monter le rythme cardiaque. Si certains préconisent un entraînement au seuil fractionné, où les phases de récupération s’équilibrent avec celles d’effort, Nordine Smaïl reste pour sa part catégorique : « Pour moi, l’entraînement au seuil doit se faire d’un trait. Il faut s’échauffer une quinzaine de minutes avant d’effectuer 15 à 20 minutes au seuil. Si on décompose l’entraînement en plusieurs phases, il ne s’agit plus de seuil mais de Fartlek, qui est du travail fractionné. » Après chaque effort au seuil, il est primordial de retrouver une allure « normale » voire « calme » pendant au moins 15 minutes pour conclure chaque séance. Et si la course au seuil paraît nécessaire pour progresser cela ne veut pas forcément dire repousser ses limites. « Quand on sent qu'on arrive à son point de rupture, il faut immédiatement s’arrêter. Le but du seuil n’est pas d’arriver à ses limites mais de varier et d’augmenter son allure pour habituer son corps et son cœur aux différents rythmes pendant la course », conclut Nordine Smaïl.